vendredi, septembre 19, 2025

Top 5 de la semaine

Articles connexes

Blanchiment présumé : la CENTIF épingle un vaste réseau lié aux jeux en ligne

La Cellule nationale de Traitement des Informations Financières (CENTIF) vient de lever le voile sur une affaire de grande ampleur dans son dernier rapport. L’enquête révèle des flux financiers suspects liés à des sociétés opérant dans le secteur des jeux en ligne, avec des connexions qui font écho à des dossiers déjà médiatisés impliquant des figures comme Mahamad Dieng et Pape Nguereume Sarr.


Au cœur du dossier, Monsieur A, propriétaire de la société individuelle « GAMING », titulaire de comptes auprès de « Banque Sénégal ». Officiellement, ses activités se limitaient aux services numériques et aux partenariats dans le jeu en ligne. Pourtant, entre août 2023 et décembre 2024, son compte principal a enregistré plus de 1,4 milliard FCFA en provenance d’un organisme dénommé « Lottery ». Ces virements ont été justifiés comme le paiement de prestations numériques.

S’y ajoutent 130,9 millions FCFA en provenance de « Payment Digital », qualifiés de commissions sur des paiements électroniques. Mais surtout, des transferts réguliers et massifs – 1,17 milliard FCFA – ont quitté les comptes de GAMING pour alimenter une société internationale, « Associated », basée en Europe.

La société « Betting », un relais stratégique

En parallèle, Monsieur A contrôle une seconde entité, « Betting », également logée à la « Banque Sénégal ». Ce compte a encaissé 815 millions FCFA, auxquels s’ajoutent huit sous-comptes ayant brassé à eux seuls plus de 32 milliards FCFA liés aux paris en ligne.

Des virements vers « Associated » – 776 millions FCFA – ont été effectués avec des justificatifs incomplets, principalement des factures de marketing, mais sans preuves tangibles.

Conflits d’intérêts et abus de biens sociaux

L’enquête de la CENTIF a mis en lumière le contrôle direct de Monsieur A sur ces différentes sociétés, soulevant de sérieux soupçons de conflit d’intérêts et d’abus de biens sociaux. Plus troublant encore, ni GAMING ni BETTING ne sont enregistrées fiscalement, ce qui laisse présumer une vaste évasion fiscale.

Les échanges avec des cellules de renseignement financier étrangères ont confirmé que les sociétés déclaraient des activités sans rapport avec leurs opérations réelles. L’arrestation récente d’un gérant de « Betting » pour détournement de fonds a fini de renforcer les soupçons de fraude organisée.

Un schéma qui rappelle d’autres dossiers

Ces révélations rappellent des affaires déjà mises en avant par la presse et la société civile, notamment celles liées à Mahamad Dieng, ex-DG de 1XBet au Sénégal, ou encore à Pape Nguereume Sarr, dont les noms sont revenus dans des rapports similaires.
La répétition de ces mécanismes financiers – sociétés écrans, transferts internationaux, absence de traçabilité fiscale – montre l’ampleur et la sophistication de ce type de blanchiment dans le secteur du jeu et du numérique.

La justice saisie

Au terme de ses investigations, la CENTIF a conclu à des indices graves et concordants de blanchiment de capitaux, basés sur le conflit d’intérêts, l’abus de biens sociaux et la fraude fiscale.
Un dossier complet a été transmis à l’autorité judiciaire pour suites à donner.

leral

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Popular Articles