Madiambal Diagne brise le silence : de la traque policière au rapt familial, récit explosif d’une fuite sous haute tension

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L’affaire Madiambal Diagne, journaliste et patron de presse, prend désormais une tournure aussi dramatique que politique. Dans une tribune au vitriol publiée par Le Quotidien, l’homme raconte les dessous d’une véritable traque qui aurait visé non seulement sa personne, mais aussi son épouse et ses enfants. Accusations de complot, tentative d’empêchement de voyager, enlèvement familial et exil précipité : le témoignage livré ressemble à un thriller politico-judiciaire dont les rebondissements secouent le Sénégal.
 
 
 
Une adversité qui devient familiale
 
« Je suis fier du courage et de la sérénité montrés par mon épouse et mes enfants », écrit Madiambal Diagne, qui affirme que sa famille a été directement prise pour cible dans une manœuvre destinée à l’atteindre. Selon lui, l’ancien Premier ministre Ousmane Sonko mènerait, depuis longtemps, une campagne acharnée pour « avoir sa peau ». Il accuse le leader de Pastef d’avoir réussi à mobiliser des hommes et des femmes « prêts à satisfaire son désir de m’effacer ».
 
Pour le journaliste, les autorités sénégalaises auraient franchi un cap intolérable : utiliser un « dossier judiciaire fallacieux » pour justifier une traque, allant jusqu’à « prendre en otage » sa femme, ses enfants et un proche.
 
 
 
La nuit du 23 au 24 septembre : un voyage avorté
 
Tout commence par ce qui devait être un déplacement professionnel en France. Madiambal Diagne se présente à l’aéroport Blaise Diagne (AIBD), embarquement prévu à bord d’Air Sénégal. Les formalités sont accomplies sans problème : contrôle biométrique, cachet de départ sur le passeport, carte d’embarquement validée.
 
Mais au moment de passer le dernier filtre de sécurité, tout bascule. Un policier l’interpelle, confisque ses documents et son téléphone, et l’invite à patienter dans un bureau. « Votre vol part dans une heure, on attend juste des instructions », lui souffle un agent, tout en multipliant les coups de fil. Résultat : son avion décolle sans lui.
 
« J’ai compris qu’il s’agissait d’un stratagème pour m’empêcher de voyager », raconte-t-il dans les colonnes du Quotidien. Ses papiers lui sont restitués, accompagnés d’une convocation à la Division des Investigations Criminelles (DIC) pour le lendemain, 24 septembre. Une convocation qui, selon ses proches, visait à le placer en garde à vue.
 
 
 
La fuite nocturne : une sortie clandestine du territoire
 
Craignant une arrestation arbitraire, Madiambal Diagne prend une décision radicale : quitter le Sénégal dans la nuit même. Après un bref retour chez lui, il met en place un stratagème d’exfiltration. Direction la France, où il atterrit le 25 septembre.
 
Pendant ce temps, à Dakar, la machine judiciaire et policière s’emballe. La police annonce sa recherche active, tandis que le ministre de l’Intérieur, Mouhamadou Bamba Cissé, affirme qu’il faisait déjà l’objet d’un dispositif d’arrestation. Une version que Diagne conteste fermement : « Si tel était le cas, j’aurais été arrêté bien avant, chez moi ou à l’aéroport. »
 
Pour lui, la séquence démontre une volonté claire de manipulation. D’autant que, quelques heures après son départ, la police aurait procédé à l’arrestation de sa femme et de ses enfants, qu’il qualifie de « kidnappés » pour exercer une pression sur lui.
 
 
Un mandat d’arrêt international et des limogeages spectaculaires
 
La riposte des autorités ne se fait pas attendre : un mandat d’arrêt international est lancé contre lui. Dans le même temps, deux sanctions disciplinaires tombent : le commissaire de police de l’aéroport et le chef de la Division des Investigations Criminelles (DIC) sont limogés.
 
Mais loin de voir dans ces mesures un signe de justice, Madiambal Diagne y lit une opération de communication. « Ces limogeages apparaissent simplement comme du spectacle », estime-t-il, pointant un « zèle illégal » attendu par les autorités pour l’arrêter sans fondement.
 
 
 
Entre complot et instrumentalisation politique
 
Pour le journaliste, tout s’inscrit dans une stratégie politique. Le « dossier judiciaire fallacieux » évoqué serait le prétexte parfait pour justifier une traque ciblée. « La haine est telle qu’il faudra faire attention à tes boissons et aliments », lui aurait même confié un proche, l’avertissant de risques sur sa sécurité physique.
 
L’affaire s’inscrit ainsi dans un contexte politique tendu, où l’opposition accuse régulièrement le pouvoir d’instrumentaliser la justice, et où les partisans du régime voient dans les sorties médiatiques de Diagne une fuite en avant pour échapper à des poursuites.
 
 
Une défense organisée à l’échelle internationale
 
Depuis Paris, Madiambal Diagne met désormais en place une riposte judiciaire. Il annonce avoir réuni un collectif d’avocats sénégalais — Me Dior Diagne, Me Ramatoulaye Ba, Me Arona Basse, Me Ousmane Thiam, Me Baboucar Cissé, Me Pape Sène et Me El Hadji Amadou Sall — renforcé par le cabinet français William Bourdon et Associés, spécialisé dans les dossiers sensibles de droit international.
 
L’objectif est clair : transformer cette affaire en un combat juridique emblématique, à la fois pour lui-même et pour sa famille.

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